À une semaine de la rentrée scolaire, les plus vives inquiétudes demeurent : y aura-t-il assez de personnels pour accueillir les élèves partout sur le territoire à la rentrée? Au-delà de la rentrée, SUD éducation pose la question de la formation et de l’accompagnement des personnels contractuels ou fonctionnaires stagiaires qui vont entrer dans le métier cette année et des capacités de remplacement pendant l’année.
SUD éducation avait tiré la sonnette d’alarme suite aux résultats des concours de l’enseignement au printemps dernier : avec 16,6% de postes non pourvus dans le second degré et 21% dans le premier degré, il y a de quoi s’inquiéter pour la rentrée 2022. Dans le premier degré dans les académies de Créteil et Versailles, plusieurs centaines de postes n’ont pas été pourvus. Dans le second degré, certaines matières (l’allemand, les lettres classiques, les mathématiques…) sont très déficitaires. Partout, les enseignant·es du premier degré font le constat que les absences des personnels ne sont plus remplacées faute de personnels et dans le second degré, il est d’usage d’affecter les remplaçant·es dès le début de l’année sur des remplacements à l’année. La pénurie de personnels ne concerne pas uniquement les enseignant·es, puisqu’on observe un manque criant d’AESH, de CPE, d’AED, de personnels médico-sociaux et de personnels administratifs et techniques.
Pour pallier le manque de personnels, les académies se sont lancées dans des job dating et un recours massif aux personnels contractuels. Néanmoins les personnels contractuels ne bénéficient ni de la même rémunération, ni de la même formation, ni des mêmes droits que les titulaires. De même, le ministère a changé les modalités de stage pour les fonctionnaires stagiaires qui ne seront désormais plus à mi-temps devant des classes et à mi-temps en formation mais à temps plein devant des classes au détriment de leur formation.
La pénurie de personnels est le fruit de la politique libérale de casse des services publics : avec 7900 suppressions de postes en 5 ans dans le second degré, des salaires gelés, les classes surchargées et des conditions de travail dégradées… les métiers de l’éducation manquent d’attractivité. On observe, dans l’Éducation nationale, une dynamique semblable à celle de la Poste, de la SNCF ou de l’hôpital : les baisses de moyens entraînent une dégradation des conditions de travail qui conduit à une crise du recrutement qui justifie le recrutement de personnels non-titulaires et la baisse du nombre de fonctionnaires. Par ailleurs cette politique met à mal l’égalité de traitement sur le territoire puisque les zones les plus défavorisées sont les premières touchées par le manque de personnels, les carences de formation de ces personnels et les non-remplacements alors même que l’enseignement privé profite de la dégradation du service public d’éducation pour se développer.
Derrière le manque de personnels, ce sont les inégalités entre les personnels et entre les élèves qui se creusent.
Au contraire, le service public d’éducation doit être financé à hauteur des ambitions de notre société : pour une école émancipatrice, qui combat les inégalités et qui garantisse à tou·tes les élèves les mêmes droits.
SUD éducation revendique :
- une augmentation générale et conséquente des salaires : + 400 euros pour tou·tes et un SMIC à 2200 euros bruts,
- la titularisation sans condition de concours ni de nationalité de tous les personnels contractuels,
- la stagiairisation de tou·tes les admissibles qui sont sur les listes complémentaires.